L'extrait que je vais vous présenter est tiré du livre : "Quand j'avais 5 ans je m'ai tué".
Résumé :
" Gil n'a que huit ans. Mais son petit coeur a déjà connu de grand sentiments. Trop grands. Trop forts. Pour avoir fait du mal à Jessica, le voici dans une résidence spécialisée. Seul, face à la bêtise des adultes qui transforment ses rêves en symptômes cliniques, et son amour en attentat. Qui pourra l'en délivrer? Une émotion pure, dans une langue merveilleusement préservée."
Ce qui m'a beaucoup touché dans ce livre, c'est le "vocabulaire" utilisé, on à l'impression que c'est un enfant qui raconte, ce qu'il à vécu, ce qu'il a pensé à l'intérieur de la clinique spécialisée, avec ces mots à lui, et faisant de nombreuses fautes de vocabulaire.
J'aime tout particulièrement le premier chapitre, car ça retranscrit très bien les pensées des enfants, ou même de nos pensées quand nous étions petits.
Le voici pour ceux qui veulent lire, et connaître autre chose. :]
1
" Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué.
J'attendais Popeye qui passe après le Journal. Il a les poignets plus gros que les gens et il est tellement fort qu'il gagne toujours au finish. Mais le Journal voulait pas s'arrêter.
Mon papa il le regardait. Moi je m'avais mis les mains sur les oreilles pasque le Journal ça me fait peur. Ca me plaît pas comme télévision. Y a les Russes qui vont nous enterrer. Y a le président des Etats-Unis qui est chauve. Y a les grands moments du fabuleux salon de l'auto de cette année, que j'y suis même allé une fois et ça, ça m'a plus comme chose à faire.
Un monsieur du Journal est venu. Il avait quelque chose das la main, une poupée, et il l'a levée en l'air. ( Ca se voyait bien que c'était pas une vraie personne à cause des coutures.) J'ai enlevé mes mains.
-Ce que je vous montre là, il a dit le monsieur, c'était le jouet préféré d'une petit fille. Et ce soir, à cause d'un accident stupide, cette petit fille est mort.
Je suis monté dans ma chambre en courant.
J'ai sauté sur mon lit.
Je m'ai enfoncé la figure dans mon oreiller et je l'ai appuyée fort, fort, très fort jusqu'à ce que j'entende plus rien du tout. J'ai arrêté de respirer.
Et puis mon papa est venu et il a enlevé l'oreiller et il a mis sa main sur moi et il a dis mon nom. Je pleurais. Il s'est penché et il a passé ses mains sous moi et il m'a soulevé. Il a fait comme ça, comme il fait à mes cheveux, et j'ai posé ma tête sur lui. Il est très fort.
Il m'a dis tout doucement :
-Là, là, fiston, tout va bien, pleure pas.
-Je pleure pas, j'ai dis, je suis un grand garçon.
Mais je pleurais. Alors mon papa m'a dis que tous les jours il y a des gens qui deviennent morts et que personne sait pourquoi. C'est comme ça, c'est les règles. Et puis il est redescendu?
Je suis resté assis sur mon lit très longtemps. Assis, comme ça, longtemps, longtemps. J'avais quelque chose de cassé à l'intérieur, je sentais ça dans mon ventre et je savais pas quoi faire. Alors je m'ai couché par terre. J'ai tordu le doigt avec lequel faut pas montrer et je l'ai appuyé contre ma tête. Et puis j'ai fait poum avec mon pouce et je m'ai tué."
Quand j'avais cinq ans je m'ai tué, Howard Buten.